du Vanil des Artses

du Vanil des Artses Berger catalan

Berger catalan

L'éducation , est-ce un devoir ou un droit ?

 Quelle est la signification de ce titre ? Cet article concerne bien entendu nos compagnons de la gente canine. Avec les progrès de notre civilisation, nos chiens ne peuvent courir librement sans danger pour eux même et pour leur entourage. Essayez d’imaginer toutes les situations, et les problèmes d’un chien livré à lui-même, libre de toutes contraintes, aussi bien dans la maison et à l’extérieur. Le chien bien éduqué peut avoir beaucoup plus de liberté que son confrère moins bien élevé, qui doit être tenu en laisse, afin d’éviter des ennuis inutiles.

  La raison qui m’incite à écrire cet article, remonte à mon enfance ou à l’époque ma famille ne voyait pas l’utilité d’éduquer notre chien. Mes parents m’affirmaient « Tout et tout le monde a droit à la liberté ». Je restais silencieuse afin d’éviter de longues discussions. J’estime personnellement que pour un chien quelque soit sa race ; ce dicton n’est pas approprié.

  Nous avons besoin d’un minimum de savoir vivre, nous avons besoin d’être dirigé ; car que deviendrait notre société si chacun faisait tout ce qu’il a envie ? Je n’ai nullement la prétention de vous faire un cour sur toutes les disciplines d’obéissance relatives aux chiens. J’aimerai simplement vous démontrer trois exemples qui peuvent arriver.

  Imaginez-vous un dimanche matin, pendant une promenade dans un joli petit bois ; le temps est superbe, le gazouillis des oiseaux, et une famille se promenant. Un peu plus loin, des coureurs sur leur parcours de santé, plus loin encore quelques cyclistes. Chacun profitant pleinement de cet agréable moment afin de pratiquer librement sa passion sportive ou non. Maintenant voici monsieur Dupont qui arrive avec son chien ; que nous appellerons Riri ; sa race ou sa taille importe peu. Riri est heureux, il a tellement tiré sur sa laisse, que monsieur Dupont l’a libéré. Riri en profite pour courir, se défouler, il disparaît derrière les bosquets, ici et là, puis réapparaît à nouveau fier et heureux. Maintenant entre en scène les vélos, les cyclistes parlent, rient, savourent cette belle journée ; ils passent devant monsieur Dupont, soudain Riri surgit de derrière les arbustes en grondant, en montrant les crocs, car ce petit bois est devenu son territoire tous les dimanches matin. Tout se passe en même temps à ce moment là ; monsieur Dupont hurle en vain, essaie vainement de rattraper son chien qui ne l’écoute pas. Freinage stridents, cris des gens, aboiements intempestifs du chien, accompagné de quelques grognements, bref une petite panique générale. Dans le meilleur des cas, il n’y aura que quelques bleu et égratignures, accompagné d’une petite frayeur bien compréhensible ! On n’aurait pu éviter tout cela si monsieur Dupont s’était donné la peine d’éduquer son chien. Il suffisait juste de lui apprendre le rappel au pied, ou l’exercice assis ou couché, en bref un minimum d’obéissance. Cette petite matinée aurait pu se prolonger agréablement.

  Petit problème de conscience ; qui est responsable ? Est-ce Riri, chien  « chien méchant », est-ce le bruit fait par les cyclistes ? Ou est-ce la faute du à l’indolence de monsieur Dupont ? Je vous laisse libre arbitre quand au choix de la réponse.

  Retournons dans notre petit bois, mais cette fois-ci avec monsieur Durand accompagné de son chien que nous appellerons Fifi. Le décor est identique, les mêmes oiseaux, la même petite brise dans les arbres. Monsieur Durand lâche son chien qui en profite pour se  défouler, jouer à cache-cache derrière les bosquets. Maintenant l’instant suprême ; chers lecteurs cela devient excitant ; voici des cyclistes parlant, riant bruyamment. Mais là tout va se passer différemment, Fifi fait irruption près des cyclistes, (tout compte fait chaque jour il vient ici, il se trouve donc sur son territoire). Monsieur Durand crie  « assis Fifi » tout en surveillant d’un œil son chien et de l’autre les vélos. Fifi s’assoit gentiment, car il aime et respecte son maître. Les cyclistes saluent monsieur Durand et de plus le complimente sur l’attitude du chien. Monsieur Durand est plutôt fier de son chien.

Voici donc l’avenir de ces deux chiens et de leurs maîtres bien différents. Monsieur Dupont devra toujours tenir Riri en laisse, dans n’importe quel lieu, car son chien ne connaît pas les ordres les plus élémentaires et simples. Lorsqu’il ira chez des amis ou de la famille, il ne sera jamais bienvenu avec son chien… Monsieur Durand, par contre sera admis partout car il sait qu’il peut compter sur son fidèle compagnon, ils seront toujours les bienvenus. Ceci étant bien entendu deux cas extrême, mais voici le troisième cas.

  Je suis tout petit, je joue avec mes frères et soeurs, nous nous mordillons, nous grognons, bref que la vie est belle. Je sais déjà sauter, aboyer et bondir sur tout et n’importe quoi. Puis des étrangers m’empoignent et m’enlèvent de ma famille. Je suis complètement perdu, tout m’est étranger, plus un seul repère, même pas une odeur familière. Par contre, des enfants qui m’apprennent un tas de nouveaux jeux endiablés ; c’est super, c’est chouette, j’ai tous les droits, dormir au lit, ronger les chaussures, ils s’amusent à des jeux de traction avec moi et la famille rit lorsque je pousse de gros grondements terribles. Ma liberté est totale, sur le terrain nous jouons à la poursuite et je m’amuse à mordre leurs habits ou leurs jambes, ils rient aux éclats et je suis heureux. J’ai maintenant mes nouvelles dents, je deviens grand fort et beau. Mais maintenant lorsque je saute sur eux, ils tombent parfois à la renverse en pleurant ; alors les grandes personnes crient très fort et se mettent en colère après moi. Maintenant lorsque je joue avec une pantoufle qui sent bon et que je l’abîme ; ils la saisissent  et me frappe avec en criant fort. Lorsqu’ils me chassent du lit car je grogne après eux (car c’est là que je dors toujours) ils crient fort et me chassent au dehors. Ils m’ont enfermé dans une cage, pourquoi ? Ce que je suis malheureux. Je ne comprends pas ce qui se passe. Je gémis, j’aboie, je veux retrouver mes amis. Je m’ennuie, c’est horrible d’être tout seul ; je deviens fou. Lorsque quelqu’un sort de la maison, j’espère qu’il vient me chercher ; j’aboie et je bondi contre le grillage mais les gens crient fort, parfois même ils me lancent de l’eau. Les jours et les semaines passent, j’ai trop froid, j’ai trop chaud. Pourquoi suis-je ici ? Je gémis, j’aboie, je ne veux plus être seul, comme je suis malheureux.

Je me retrouve dans une cage inconnue, au milieu d’autres cages contenant de nombreux chiens ; nous aboyons et gémissons à l’unisson. Parfois des personnes nous regardent au travers des barreaux. Mais je ne me fie plus aux gens, je reste au fond de ma cage, je me refuse à les regarder. Pourquoi suis-je là ? Voilà un homme qui s’approche avec une laisse et un collier. Quelqu’un voudrait encore de moi ? Bizarre, nous traversons de nombreux couloirs vers une pièce où flotte une odeur inconnue et plutôt étrange. Il me passe une muselière sur le museau, pourquoi ? Je n’ai aucune intention agressive. Il me prend dans ses bras, va-t-il enfin me donner un peu d’affection ? Aïe, que fait-il donc ? Il me pique quelque chose dans la peau ! Je n’arrive plus à résister, à tenir les yeux ouverts, ils se ferment tout seul. Ils dorment mes yeux, je dors. Ma peine, mon chagrin, ma solitude prennent fin. Je cesse de me demander ce que ces gens voulaient faire de moi. Je dors et plus rien, ni personne ne me fera de mal, plus de cris, enfin je repose en paix.

  Que tous ceux qui se décide à faire l’acquisition d’un chiot, peu importe sa race, prennent conscience que lorsqu’on enlève un chiot à sa mère, il faudra prendre la place de celle-ci, il faudra élever ce chiot, avec douceur, mais fermeté, bref lui apprendre comment se comporter dans le monde des hommes. Mais le plus grave dans tout cela, c’est que cette dernière histoire peut se répéter car le genre humain accusera la race du chien, ou son sexe, bref il trouvera toujours une excuse pour se justifier. Hélas, je ne pense pas qu’il existe un remède miracle à cette triste réalité. On ne se demande plus pourquoi je préfère la compagnie de mes chiens plutôt que celles des humains.



  Renaud Sylvie

  Éleveuse passionnée et j’espère passionnante ?